La légalisation du cannabis a été l’un des principaux objectifs de la réduction de la taille du marché noir, mais il faudra encore du temps avant que cet objectif ne devienne réalité. Environ un mois après l’entrée en vigueur de la légalisation, un récent sondage Ipsos a révélé que 35% des utilisateurs achètent encore du cannabis sur le marché noir, bien que la majorité des consommateurs achète par le biais de voies légales.
Depuis la légalisation en octobre, le gouvernement canadien a connu des difficultés: stocks insuffisants, problèmes de livraison, problèmes de tarification et intention du Québec de relever à 21 ans l’âge légal de la consommation.
On ne sait toujours pas si le marché noir sera le principal point d’accès pour les Canadiens pendant longtemps ou s’il est le signe d’un problème plus vaste. Le secteur juridique connaît actuellement des difficultés de croissance qui mettront probablement des années à atteindre son plein potentiel. Jennifer McLeod Macey, vice-présidente d’Ipsos, a déclaré que les inquiétudes actuelles ne suscitent que «beaucoup de chagrin pour rien».
Le marché noir, en revanche, fonctionne depuis près d’un siècle. Alan Rewak a souligné le fait que la légalisation est un processus à long terme. «Nous sommes en concurrence avec des marchés illicites très bien établis, très robustes et très riches qui servent les Canadiens depuis près de cent ans», a déclaré Rewak.
Un problème moins susceptible de disparaître est le fait que la majorité des Canadiens – 54% pour être exact – croient que les prix sur les marchés légaux sont trop élevés. La réglementation stricte associée à l’industrie rend difficile le maintien des prix concurrentiels avec ceux des chaînes illicites.
Ian Dawkins, cofondateur et directeur d’Althing Consultancy, s’inquiète de ce que les ventes illicites continueront de peser sur la part de marché des produits de cannabis légaux. Les premiers problèmes, suggère-t-il, sont «indicatifs d’un ensemble beaucoup plus large de problèmes» et que la situation actuelle va «s’aggraver».
Quoi qu’il en soit, il est clair qu’il faudra du temps pour que des changements significatifs soient réalisés. Jenna Valleriani, boursière postdoctorale en médecine à l’Université de la Colombie-Britannique, souligne qu’il faut du temps pour «annuler les habitudes d’achat des gens depuis des décennies».
Malgré le nombre élevé de Canadiens qui continuent de se tourner vers le marché noir, M. Valleriani s’étonne que ce nombre ne soit pas plus élevé. « Il y a eu beaucoup de problèmes d’approvisionnement et d’accès. »
Avec de nombreux Canadiens ayant des revenus fixes ou limités, le coût d’achat de cannabis légal est préoccupant. Les frais d’expédition et le manque d’adresses permanentes ou de cartes de crédit sont devenus un obstacle pour les acheteurs.
Les aspects toujours encourageants de l’industrie nouvellement légitimée, et Ipsos a constaté qu’environ les trois quarts des Canadiens interrogés avaient tenté d’acheter du cannabis conformément aux lois récemment adoptées. Les méthodes d’achat ont été divisées en plusieurs options:
● 35%: concessionnaires du marché noir
● 28%: sites Web gouvernementaux
● 28%: magasins gouvernementaux
● 22%: magasins privés agréés
● 16%: sites Web privés sous licence
La législation n’inclut pas encore les produits comestibles à base de cannabis et jusqu’à ce que le problème soit traité au niveau fédéral en 2019, les patients consommateurs de cannabis et les utilisateurs récréatifs continueront à se procurer via le marché noir. «Ces gens vont absolument retourner au marché noir parce qu’ils ne vont pas rester assis à attendre», dit Macey.
Les fournisseurs sanctionnés par le gouvernement continueront probablement à prendre du retard tant que ces effets négatifs continueront d’affecter les prix et la disponibilité, mais il reste encore beaucoup à faire avec optimisme dans le secteur en croissance.
Cependant, il existe une troisième option qui évite aux Canadiens le fardeau financier de l’achat de cannabis légal, tout en évitant les ennuis juridiques: cultiver son propre cannabis médical. Beaucoup ne réalisent pas qu’ils seraient admissibles à ce programme approuvé par Santé Canada, offert à tous les Canadiens. Cela permet aux patients de guérir d’une maladie grave, avec de nombreux cliniques disponibles qui peuvent vous guider tout au long du processus.
Pour beaucoup de Canadiens, faire pousser du cannabis à un dollar par gramme ou moins semble la meilleure option.
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